Les Journées des Doulas, JDD pour les intimes, ce sont deux jours pour vous, parents, professionnels, doulas, futures doulas, peut-être un jour doulas… Deux jours pour vous retrouver, vous ressourcer, vous inspirer, vous laisser porter. Et ce sont aussi, du côté des organisatrices, un « avant », un « OFF » et un « après ».
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les Journées des Doulas, sans jamais oser le demander, c’est par ici ! Zoom sur…
…le « avant », course d’endurance avec option sprint final
Les JDD, en amont, c’est une poignée de femmes qui se mobilisent et font appel à leurs talents cachés pour devenir tour à tour couturière, webmaster, informaticienne (geek même), chargée de communication, secrétaire, faiseuse de listes, standardiste, traductrice, sous-titreuse, maître zen, chorégraphe, danseuse, coach, parolière, chanteuse, taxi, coursière, photocopieuse, plastifieuse, pâtissière, décoratrice, roadie, et bien sûr savent rester DOULAS pour se soutenir les unes les autres.
C’est des milliers d’heures au téléphone, par mails, par sms, à échanger, réfléchir, tomber sur des problèmes, trouver des solutions, échanger encore, stresser un peu, rigoler beaucoup, se souvenir d’un truc, renvoyer un mp à 2h du mat’ et s’endormir en récapitulant les horaires ou la liste des intervenants.
C’est de temps en temps, l’inscription d’une personne connue, ou pas, qui a pris le temps d’écrire un petit mot pour dire qu’elle a hâte de venir, savoir si son bébé tout neuf peut rester avec elle en atelier, ou nous encourager. Et là on se dit « waouh, mais c’est réel, ce sont de vrais gens, waouh waouh waouh », et on retrouve la pêche pour les étapes à venir, les to-do lists interminables, et les deadlines qui se rapprochent dangereusement.
C’est, régulièrement, des enveloppes qui arrivent, avec des chèques qui ont voyagé de loin, des jolis timbres qu’on a envie de garder comme des trophées, des petits mots.
C’est une dernière ligne droite pendant laquelle les jours se mettent à défiler comme des heures, trop d’idées, pas assez de temps, trop de boulot, pas assez d’espace cerveau, trop d’amour, pas assez de mojitos !!!
C’est une veille de jour J avec l’arrivage in extremis d’un colis de livres. Une tente rouge à monter, le début de la fin des préparatifs… Bonheur de poser, avant toute autre chose, cette belle tente voyageuse, porteuse de tant de confiance, d’amour, de sororité… C’est rassurant de la savoir là.
C’est une dernière soirée avant le grand saut à partager un verre avec des amies, à remplir des enveloppes. « On se couche vers minuit ». Ok, ok… 3h30 du mat’, dernières impressions, plastifiage… On est dans les temps, on doit y être à 7h30. Si on dormait un peu ?
C’est un matin du jour J avec l’adrénaline à 4500, des listes, des badges, du thé, des viennoiseries, l’heure qui avance bizarrement très très vite.
…le « off », « waouh, c’est maintenant ?! »
9h10 : Pendant que les organisatrices proposent une lecture à deux voix du magnifique témoignage qui a inspiré le thème des JDD, son autrice, Jacqui, est en cuisine pour aider Tao Nomade !
On enchaîne, conférences, « pause » (hum), « dring, dring, c’est l’heure des ateliers !!! », c’est fou comme une sonnette de vélo peut faire oublier toute peur du ridicule.
16h : La fabuleuse Mytyl, qui, avec son grand frère Nalé, est un soutien sans faille pour toute l’équipe, nous devance en improvisant un atelier rebozo « bonus » à l’étage.
17h08 : Une organisatrice sèche son atelier et s’éclipse pour faire une sieste de 45 minutes dans sa voiture. Chuuuttt…
19h36, fin de l’assemblée générale, une organisatrice craque nerveusement et se met à pleurer sur l’épaule de Valérie et de toutes celles qui passeront à sa portée.
19h41, l’organisatrice présente pendant la balance du récital de Karine et Emilie pleure dès les premières notes.
20h02, le mixeur de Tao Nomade est hors-service, je répète, le mixeur de Tao Nomade est hors-service. Il faut passer une annonce au micro avant le film.
20h35, les organisatrices et quelques guest stars se lancent dans une flashmob endiablée. Le niveau en danse est inégal, mais heureusement, l’anonymat est préservé grâce aux lunettes de soleil.
20h58, l’organisatrice censée animer le débat ne connaît pas le nom des invitées mais son sens de l’improvisation à toute épreuve lui sauve la mise.
22h53, « on » nous demande gentiment de quitter les lieux que nous devons libérer à 23h.
22h56, « on » réitère cette demande.
22h58, idem.
22h59, nous sommes dehors.
23h, Emilie Llamas a oublié son sac avec ses affaires de toilettes à l’intérieur. Pas de réponse à l’interphone. Elle récupère chez une des organisatrices du produit pour lentilles de contact, un rouleau de cellophane, et deux ramequins.
Quelques heures de sommeil. Atelier. Repas. Personne ne regagne la salle pour les plénières de l’après-midi : la responsable de la sonnette de vélo a oublié de faire sa tournée (l’excès de coaching nuit à l’autonomie, on le savait pourtant). « Dring dring », tout rentre dans l’ordre. On enchaîne.
14h45, Martin Winckler ne répond pas au téléphone. Enfin, à la webcam. Les participantes, traumatisées par cette histoire de respect des horaires, sont toutes installées dans la salle et se tiennent à carreau. Le visionnage de la vidéo « Le corps des femmes » est reporté à un moment moins stressant. Ouf, Martin Winckler répond. Vers la fin de sa vidéoconférence, le soleil se lève par sa fenêtre et c’est un instant de grâce.
15h45, il est vraiment temps de passer cette vidéo à laquelle nous tenons beaucoup. L’organisatrice en charge de la technique informatique demande à l’organisatrice en charge des horaires (c’est bon, vous suivez toujours ?) de faire quelque chose pour occuper tout ce petit monde 5 minutes pendant le chargement. Celle-ci prend le micro et sème la pagaille avec une sombre histoire de regroupement géographique en 4 zones. Tout le monde se lève, déplace les chaises, c’est un moment comme on les aime où on cherche à rembobiner le temps sans succès. Elle finit par monter sur une chaise, crier dans le micro et gesticuler. Ouf, le calme revient, on écoute « Le corps des femmes ». Finalement, c’était bien de bouger un peu son corps avant de pleurer en chœur.
16h38, c’est fini. Comment ça, c’est fini ??? Les JDD, ça peut pas se finir comme ça d’un coup ? On range, on traîne, on rit encore un peu, on s’embrasse.
18h, on se fait mettre dehors encore une fois, non sans avoir légué une tablette de chocolat aux gentils employés du château (mais pas n’importe laquelle, une tablette de chocolat de tente rouge !).
…l’« après », retour à la réalité
On va boire un verre, on mange, on rit, on debriefe, on n’a pas sommeil.
C’est l’heure du bilan : un rebozo rouge porté disparu (s’est-il glissé dans votre sac ?), un parapluie, une étole et un livre dédicacé retrouvés (peut-être les vôtres ?)… Les livres du Souffle d’Or passeront le reste du week-end dans les tiroirs secrets de la Poste, ils ne sont pas arrivés à temps. Mais rien n’a l’air si grave vu d’ici.
Et puis, on rentre chez nous, parfois pour y trouver des frigos vides, des montagnes de linge, des chambres d’enfants apocalyptiques.
S’en suit une difficile période de sevrage de sororité. Heureusement on va pouvoir s’offrir encore quelques shoot d’ocytocine en triant les quelques 500 photos !
Rendez-vous à Paris en 2018, qui a envie de faire partie du OFF ?